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LA DEMANDE

Aussi, le dimanche suivant, quand M. Repin dut quitter la table, au dessert, pour aller voir une bête à cornes qui s’était cassé la jambe, Mme Repin, habile et audacieuse, sortit, passa dans la cuisine, appela Marie et laissa son Henriette en tête à tête avec M. Gaillardon. Celui-ci tout d’abord, attendit leur retour. Comme elles tardaient, il chercha à s’occuper et débourra soigneusement sa pipe, en lui enfonçant dans le tuyau, jusqu’à la gorge, une aiguille à tricoter.

Henriette, ses fortes mains étalées sur ses genoux, gardait son immobilité, dans un coin, la tête penchée, le souffle doux, rouge autant que l’occasion l’exigeait. M. Gaillardon se leva et se promena d’une fenêtre à l’autre. Il s’aperçut que le temps allait se gâter sûrement, et, comme il voulait être de retour chez lui avant l’orage, il appela ces dames pour leur dire au revoir.

Dès qu’il fut parti, Mme Repin demanda :