Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
LA DEMANDE

Du moins, cela parut évident à tous.

Henriette le comprit si nettement qu’elle baissa les yeux de confiance. Le regard n’allait pas à elle, mais il était pour elle. Au contraire, Marie, n’étant point en cause, ne jugeait pas convenable de s’intimider, et la tête haute, œil pour œil, elle dévisageait M. Gaillardon, ce qui achevait de le troubler.

Bien entendu, et conformément aux habitudes prudentes de gens qui n’abordent que le plus tard possible les sujets graves, il ne fut pas question du mariage ce jour-là.

Un autre dimanche passa, et rien ne se conclut. Mme Repin s’impatientait. Il est bon de prendre des précautions, jusqu’à un certain point, toutefois. Outre, qu’on ne déjeune pas pour rien à la campagne, comme à Paris, où chacun sait que certains restaurants donnent à manger à des prix si réduits ! Peut-être, M. Gaillardon espérait-il causer auparavant avec la jeune fille.