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Or, vous ne l’aimez guère et je n’en ai point.

Je vous dois donc une lettre, où je séparerai nos deux cœurs, comme les moitiés d’un fruit mûr. Cela vous fera mal, je crierai peut-être, je vous semblerai révoltant, mais vous serez contrainte d’admirer ma franchise et mon courage. Comme il m’en faut !

Si nous en restions là !

Hier, près de vous, je jouais l’homme fort, je riais, j’avais de l’esprit ; je retenais mal mes doigts impatients de courir le long de votre noble corps. Pouvais-je me soucier d’un monsieur absent ?

Mais, vous partie, ce monsieur a pris votre place, et comme je me promenais dans ma chambre, de la porte à la fenêtre, il m’a dit, posant le bout du doigt sur mon bras :

— Nous sommes deux.

Il souriait, le vieux, très poli, l’air