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RUPTURE


À Georges d’Esparbès.


DAPHNIS, LYCÉNION

I

Daphnis. — Je viens de faire ma dernière course à la mairie. Tout est prêt. Que ne peut-on s’endormir garçon et se réveiller marié !

Lycénion. — Moi, je suis allée chez le fleuriste. Il s’engage à fournir tous les jours un bouquet de quatre francs. Oh ! j’ai marchandé ! Par ces temps froids, ce n’est pas cher.

Daphnis. — Non, s’il porte les fleurs à domicile et si elles sont belles.

Lycénion. — Naturellement. Ensuite, j’ai prié Myrtale de nous chercher un éventail, une bague, une bonbonnière et quelques bibelots ravissants. Elle n’avait rien en boutique. J’ai dit que nous voulions nous montrer généreux, sans faire de folies toutefois.

Daphnis. — Évidemment. Et ce sera payable ?…

Lycénion. — À votre gré.