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tais dessus. Mais je n’entends rien. Je suis trop loin.

Et soudain, Lotu sort des rangs, si surprenant que le capitaine oublie de crier : « Saisissez-moi cet homme ! »

Le cheval abaisse, relève brusquement la tête et marque à coups de sabots son impatience. Nous souffrons de ne pouvoir allonger le cou. Les uns ont pitié, les autres envie de rire ; d’autres ont peur.

Du pas franc d’un soldat qui parade, Lotu marche droit, s’arrête, et, beau modèle d’attitude militaire, les talons joints, son fusil bien en mains, l’Enfant Prodigue, gravement fou, présente les armes à son père, dont les bras, comme blessés, retombent.

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