Il me propose une affaire.
Il tendait déjà la main. Il a eu un léger recul de surprise, mais j’ai engueulé trop tôt.
Comme je lisais une pièce à mes futurs interprètes, l’un d’eux s’écria tout à coup :
— Ce n’est pas du théâtre.
Je fus pris d’angoisse.
Il ajouta :
— C’est la vie même.
Je m’épanouis.
Ah ! la vie, rien que la vie, au théâtre, quel passionnant spectacle !
Quand je serai mort, j’aurai une idée : je ne me trouverai pas encore assez mort. Je réveillerai tous les morts du cimetière et nous nous ferons donner chaque soir, si c’est possible, par quelques-uns d’entre nous, des artistes, une représentation de la mort.
Quand de nouveau ils mourront à la fin de la pièce, nous dirons : à la bonne heure ! ça finit bien. Et nous dirons que ça finit mal si l’un d’eux a la prétention de nous faire croire qu’il va renaître.