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bruits vagues légers comme des œufs vides.

Je parcours lentement le jardin et cherche des traces de pas.

Les allées sont trop sèches. De nombreux fils blancs les traversent. Cependant l’une d’elles en a moins que les autres, et ceux qui lui restent semblent avoir été tendus rapidement à la dernière heure.

Je prends cette allée et m’interroge sur l’utilité de tous ces fils.

Les araignées les sécrètent-elles pour y suspendre leur linge ?

Du linge d’araignées !

Mon imagination va bien aujourd’hui et me fait espérer d’importantes découvertes.

D’abord, je note qu’un poirier a quelques-unes de ses branches cassées.

Est-ce par un animal, une chèvre ?

Mais une chèvre bêle et ne crie pas.

En outre, elle aurait brouté les branches.

Par un voleur ?

Je sais le nombre des poires : vingt-huit. Aucune ne manque. Elles brillent de rosée. On les embrasserait comme des joues. Dans