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tra, fusa, enleva la toile et l’araignée et sortit, d’un trait.

Soudain la poule, prise d’effarement, donna des coups de bec dans le vide et, avec un lourd déploiement d’ailes, caquetante, franchit les deux corps enlacés et s’en alla tomber en pleine cour. Une de ses plumes égarée, entraînée par le sillage de l’air, tourbillonna molle, fut saisie par les doigts invisibles du vent, s’anima, monta et s’évanouit, envolée comme un oiseau, vivante.

Françoise dressa la tête. Mme Lérin appelait :

— Françoise, Françoise, où êtes-vous donc ?

— Voilà ! voilà !

Mais hébétée, elle ne bougeait pas, serait restée là, quand M. Émile, bien avisé, grimpa jusqu’au nid de la poule, y plongea la main, prit l’œuf et le tendit à Françoise.

Elle descendit rapidement l’échelle.

— Qu’est-ce que vous avez donc fait ? dit Mme Lérin, que vous êtes couverte de foin ?

— C’est plein d’œufs, là-haut, dit Fran-