Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE VIEUX ET LE JEUNE



À Maurice Talmeyr.



SCÈNE I


LE JEUNE



Oui, je sais, de ton temps on avalait les noyaux de cerises et des charrettes ferrées. Vieillard, je finirai par t’étrangler. On était naïf, sincère et croyant, en ce temps-là. Il faut y retourner et y rester. J’ai plein les oreilles de tes gémissements. Est-ce parce que la mort, sûre de ta peau, prélève un acompte, et te tripote, te creuse déjà les yeux, que tu les as si grands, plus grands que le ventre ?

Sois prudent. C’est lourd, la célébrité.