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cœur malade, Avril se lève et se promène d’arbre en arbre. Les nausées le suivent.

Et c’est irréparable.

Certes, la vie lui réserve d’agréables surprises. Plus tard, il lira des vers de fine poésie. Il entendra des chants d’oiseaux. Il pourra toucher du bout du doigt la peau élastique des femmes, respirer des fleurs, sucer des sucreries, et peut-être que ses yeux seront charmés par des élégances d’ibis roses, mais il n’oubliera jamais qu’une fois il a senti sur sa face la caresse d’un derrière d’homme.

Tristement Avril s’appuie contre un arbre, et, par petites secousses douloureuses, il commence de vomir.