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BUCOLIQUES


matin, un joujou neuf, et chaque soir, je rapporte ou une voiture de laitier, ou un chien qui saute, et toutes les poupées que le génie des bazars peut inventer. Mais les joies de la petite ne durent guère. Elle n’a plus la force de jouer. Elle n’a que la force de regarder, à travers les mailles du filet de son lit, ses joujoux rangés sur une table. Elle ne va pas mieux. Elle ne va pas mieux ! Nous n’y comprenons rien, Pierre non plus. À plat ventre, il regarde aussi les joujoux, ces richesses inutiles auxquelles sa sœur défend qu’on touche.

— C’est pourtant à mon tour, dit-il, d’être malade.



Comme la maman reste au chevet de la petite sœur, il faut que je sorte Pierre.

— Je te remercie que tu me sors, dit-il.