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BUCOLIQUES


nal. Avant le malheur, vous n’auriez pas été capable de trouver une araignée dans la maison. Aujourd’hui, elles accrocheraient leurs toiles à ma blouse et on chargerait une brouette de poussière. Le soir, ma belle-mère vient faire mon lit. Et elle ne le ferait pas que je coucherais habillé sur l’édredon, et si elle ne faisait pas ma soupe, je mangerais mon pain sec. Elle est bien bonne de s’occuper de moi au lieu de rester chez elle. Je n’irais pas l’appeler. Je ne cherche à voir personne. Mais peut-être qu’elle aime à venir ici, à cause du malheur. Elle regarde le portrait, les murs, l’horloge, les quatre ou cinq assiettes, le petit peu de linge de l’armoire. Et elle pleure comme elle veut. Ce n’est pas moi qui l’empêche de pleurer.