Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux trois Grâces, je les applique aux langues sémitiques, qui ont toutes entre elles un air évident de parenté, bien que chacune ait sa physionomie distincte. Je vais consacrer les jours qui vont suivre, chère amie, à toutes les démarches dont je t’ai parlé dans mes dernières lettres. Un heureux hasard a voulu que, sans le chercher, je me sois trouvé placé à la séance tout près de MM. Garnier et Egger. Ils connaissaient du reste ma réussite avant la proclamation par les programmes qui se distribuaient à la porte à tout entrant. M. Garnier a très bien pris la chose, et m’a amicalement reproché de ne pas lui en avoir parlé. Je suit ravi de n’être pas obligé de prendre avec eux l’initiative de le leur annoncer, chose toujours fort embarrassante. Adieu, chère Henriette  ; la nuit est bien avancée, mais je ne veux pas retarder d’un jour la joie que pourra te causer ce courrier. D’ailleurs qui sait si un jour de retard n’empêcherait pas toutes ces bonnes nouvelles de t’arriver avant ton départ. Adieu, chère amie.


MADEMOISELLE RENAN
chez Mme la comtesse Zamoyska, Attmark, 2, Dresde (Saxe).


[Timbre de la poste, 19 mai 1847.]

J’ai tardé quelques jours, chère amie, à t’envoyer la lettre ci-jointe de mademoiselle Ulliac,