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Quelques jours avant la séance, j’ai reçu une énorme masse de billets ; il y en avait jusqu’à 21, pour toutes les parties de la salle ; mais trois seulement pour le centre ; c’est-à-dire pour les places réservées ; l’un était pour moi, l’autre pour les deux personnes qui devaient m’accompagner. J’ai dû proposer l’un à mademoiselle Ulliac, qui l’a accepté avec un grand nombre d’autres, mais sans en disposer pour elle-même. Sa surdité l’empêche de prendre aucun intérêt à ces séances. J’ai donné l’autre à Alcide, qui souhaitait m’accompagner. Quant à la médaille d’or, chère amie, voici ce qui en est. Comme presque tous les lauréats ne manquaient pas de l’échanger pour du numéraire, on a trouvé plus simple de ne plus la faire frapper d’avance, vu surtout que les frais de façon étaient en diminution pour le lauréat de la valeur intrinsèque. On verse donc les douze cents francs en espèces, et je suis invité à aller demain matin les toucher au secrétariat de l’Institut. Chacun peut ensuite ou faire frapper la médaille d’or, s’il le désire ; car il existe pour cela des matrices spéciales à l’hôtel des monnaies  ; ou en faire frapper une en argent ou on bronze, ou d’un moindre volume, ou s’il le préfère, tout conserver en monnaie plus cursive. Je suis très décidé, chère amie, à prendre ce dernier parti : que me servirait une malheureuse médaille en bronze qui girait au fond de mon armoire ? S’il ne s’agit que de souvenir, je puis te jurer que je le conserverai bien sans cela. Ce premier évé-