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trois semaines. — je m’occupe en attendant d’un travail assez intéressant dont on m’a chargé pour le Journal de l’Instruction Publique, et où j’ai trouvé moyen de raccoler un fragment considérable de mon ouvrage. Comme j’ai mis dans mon travail un peu de tout, ce sera pour moi un excellent répertoire, où je pourrai puiser au besoin. C’est un grand avantage d’avoir ainsi un travail en réserve ; car en vertu de la connexité de toutes les questions de la science, celui qui en a traité une seule à fond est déjà riche pour la solution de toutes les autres. Quelque temps après la séance, j’écrirai aussi au ministère pour présenter ma requête pour l’année prochaine. Je crois, chère amie, qu’une place dans une bibliothèque serait plus commode pour moi qu’une place subalterne dans un collège. Je me mettrai à la disposition du ministre, lui indiquant seulement mes vues et l’absolue nécessité où je suis de ne pas quitter Paris, ce qui serait renoncer à mes études orientales. A défaut de résultat de ce côté, je m’adresserai aux grands établissements particuliers, mais universitaires, et relevant des collèges, tels que Sainte-Barbe, l’institution Jauffret, etc., où les places de répétiteur équivalent presque à des places de professeur dans les collèges.

— J’ai reçu il y a quelques instants une lettre d’Alcide qui vient d’arriver à Paris, en poursuite de mariage, La même occasion m’a apporté des nouvelles de la famille de Saint-Malo. Elles sont