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pas d’objection à faire sur le plan que je te traçais, et je ne puis tarder plus longtemps à t’en confirmer tous les détails. — Mon élève, madame Zoltowska, m’a répondu que son mari sera tout prêt à m’accompagner à Berlin, à partir du 3 août. En conséquence, mon bon Ernest, si rien ne s’y oppose, pars à l’époque que je t’avais indiquée, sois à Berlin le 1er août et dès que tu y seras arrivé, écris-moi chez madame Sophie Zoltowska, née Zamoyska, à Niechanow, près Gnesno, grand-duché de Posen : si Dieu nous préserve l’un et l’autre d’accident, nous serons le 3 au terme de notre longue séparation. Avec quel cœur je demande à la Providence de nous épargner au moins jusque-là ! Avec quelle terreur j’envisage tout ce qui pourrait détruire ce doux rêve, qui me semble trop beau pour devoir se réaliser dans ma vie !.. — M. Zoltowsky recommande à Berlin l’hôtel de Rome, unter den Linden ; il me dit qu’on y est très bien et que les prix y sont raisonnables. Tu y descendras, cher ami  ; tu y prendras d’abord un logement pour toi, puis une chambre en mon intention le jour de mon arrivée. — je forme le projet de quitter Varsovie au plus tard le 23 de ce mois, afin de me reposer pendant quelques jours chez mon élève. M. Zoltowsky est un excellent homme avec lequel il n’y a à redouter aucune gêne.

Je pense que tu seras bien aise de séjourner un peu à Berlin, mon Ernest ; j’y resterai autant que tu voudras, et tu peux y venir avant le