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suite. Je m’en créerai dans quelques jours une occasion plus naturelle et plus personnelle.

Et l’avenir, bonne amie ? tel est désormais l’objet de mes réflexions. Quel plan vais-je adopter pour mes études ?… Chercherai-je à améliorer immédiatement une position qui n’est qu’à peine tolérable ?… Il m’est impossible d’avoir sur tous ces points une décision arrêtée avant quelques jours. Il faudra que j’en cause avec M. Garnier, M. Egger, avec qui je me suis lié durant les vacances d’une manière plus intime, et même avec M. Le Clerc, à qui j’écrirai à ce sujet. Il est très accessible, et je sais d’ailleurs qu’il est très flatté qu’on lui demande des conseils. — L’agrégation à laquelle j’ai assisté durant les vacances m’encourage à me présenter le plus tôt possible ; je crois franchement que je pourrais être reçu à la fin de cette année scolaire, mais peut-être pas dans les premiers ; or ceci est nécessaire pour rester à Paris. En attendant deux années, je puis concevoir les espérances les plus fondées de succès. D’ailleurs je pourrais alors préparer plus à loisir mon baccalauréat es sciences, qui du reste ne m’inspire aucune inquiétude, et enfin continuer plus à l’aise mes travaux sur les langues orientales dont je compte spécialement parler à M. Le Clerc. Si je parviens à me faire un provisoire honnête, ce sera, je crois, le parti que je prendrai. — Quant à ma thèse de docteur, comme elle est facultative, il vaut mieux la remettre. Ce ne serait qu’au cas ou je trouverais un provisoire très honnête que je la préparerais