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mes thèses. En somme, à cette époque, j’aurai à peu près rassemblé tous les matériaux qui devront me servir à composer ces dernières. A partir du 1er avril, je les complèterai encore, et surtout, je donnerai une attention spéciale à mon agrégation. Ce ne sera qu’après cette épreuve, que je m’occuperai de la rédaction définitive de mes thèses ; je pense que dans un an a cette époque, je serai bien près de les soutenir. Voila pour mes travaux suivis. En seconde ligne, et comme variété, j’ai mes différents cours de langues orientales. J’en aborde cette année deux nouvelles, le sanscrit sous M. Burnouf, et le persan sous M. Quatremère. J’avais d’abord cru que l’étude de la première me forcerait de renoncer à la seconde ; mais ensuite je me suis décidé à les faire marcher de front. Enfin je suis encore un autre cours d’une nature toute différente, mais dont j’ai souvent ressenti le besoin : c’est le cours de paléographie à l’école des Chartes[1]. Tous nos manuscrits importants datant du Moyen-Age, il est indispensable pour les déchiffrer de posséder des notions spéciales, qui font l’objet de ce cours. Du reste il ne réclame absolument que l’assistance. Tu trouveras, peut-être, chère amie, que j’entreprends bien des choses à la fois ; mais j’ai pour cela mes raisons. Aborder une nouvelle étude, en commençant, est toujours chose pénible, et dans telle position, c’est presque impossible.

  1. En 1847, il y avait deux professeurs de paléographie à l’École des Chartes, M. Guérard et M. Lacassagne.