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du paganisme en Orient depuis Constantin. Ce point ne peut être bien traité qu’en consultant les historiens syriaques, que fort peu de gens en France lisent commodément. Adieu, chère amie, l’espace me manque pour continuer notre causerie : tu connais mieux que je ne saurais l’exprimer la vivacité de mon affection. Ton frère et ami,

E. R.


Laisse-moi te faire compliment, chère amie, des articles de voyages que tu as publiés dans le Journal, et surtout du dernier. C’est dit et senti à merveille. Tu as dans le style quelque chose de ferme et de mâle, bien rare chez les femmes. Tu parles français comme quelqu’un qui sait le latin.


MADEMOISELLE RENAN


Paris, 21 octobre 1847

Qu’il y a longtemps, chère amie, que nous ne nous sommes entretenus ensemble ! et avec quelle joie je reprends l’ordre accoutumé de notre correspondance interrompue par la vie toute nouvelle que j’ai menée depuis quelques semaines ! Ce n’est pas, chère amie, que j’aie à t’annoncer de ces heureuses nouvelles, dont il m’aurait été si doux de te faire part à mon arrivée. Les choses en sont à peu près au même point où elles étaient à mon départ, et c’est dire assez qu’elles ne sont