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naires, ils essayèrent plusieurs autres moyens d’appel au mérite. Ils admirent aux places supérieures de bons employés secondaires, et plus de professeurs que d’officiers sortirent de leur grand collège ; mais le principe de l’entrée aux hautes charges par la voie des concours fondés par la connaissance des King fut établi nettement sous cette dynastie. »

La faveur des lettrés commença à décroître vers la fin du IIe siècle de notre ère, en même temps que la splendeur de la dynastie qui les avait exaltés. Les sectateurs du Tao (disciples de Lao-Tseu), qui, dans toute la suite de l’histoire, se montrent les rivaux des lettrés classiques (disciples de Confucius), obtiennent un crédit fatal à l’enseignement des King : les eunuques, d’ailleurs, profitant de la faiblesse des souverains, font succéder le régime de la faveur à celui des concours. De là des rivalités, des complots chez les lettrés, des persécutions sanglantes de la part de leurs ennemis. L’anarchie et les guerres qui désolèrent la Chine du IIIe au VIe siècle achevèrent de perdre la tradition des bonnes études. Les efforts des Souï et des Thang ne réussirent qu’imparfaitement à les relever. Une autre cause depuis le VIIIe siècle nuisit considérablement au bon effet des anciennes institutions. Ce fut la lutte des deux ministères, le ministère des rites et celui des offices. Le premier fut investi à cette époque de la direction supérieure des examens et des concours, qui avait appartenu jusque-là au ministère des offices. Néanmoins, le ministère des offices resta investi du droit de présentation aux places vacantes de l’administration. De là un conflit perpétuel de pouvoirs entre les deux ministères. « Ces deux départements administratifs, dit