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MÉLANGES D’HISTOIRE.

ta-hia. Il pratique sincèrement la piété filiale et l’amour fraternel ; il étend ses connaissances, mais il n’enseigne pas. Il se renferme en lui-même, et ne se produit pas au dehors. — À trente ans, il a une épouse ; il commence à accomplir les devoirs de l’homme. Il continue ses études, mais sans s’assujettir désormais à une règle rigoureuse ; s’il y a un sujet qui lui plaise, il l’étudie. Il se lie avec des amis ; il compare la pureté de leurs intentions. — À quarante ans, il commence à entrer dans les offices publics de second ordre ; selon la nature des affaires, il émet des propositions, il produit ses observations. Si les ordres des supérieurs sont conformes à la bonne règle, alors il remplit son devoir et obéit ; s’ils ne le sont pas, alors il se retire. — À cinquante ans, il reçoit les insignes supérieurs, il devient préfet, et entre dans les affaires de premier ordre. — À soixante-dix ans, il quitte les affaires. »

La suite de ce curieux fragment nous apprend que l’éducation des femmes était dès lors ce qu’elle fut toujours depuis en Chine, c’est-à-dire fort négligée. « La fille, à l’âge de dix ans, ne sort plus de la maison. L’institutrice lui apprend à être polie et décente, à écouter et obéir. La fille s’occupe à filer le chanvre ; elle travaille la soie et en tisse diverses sortes d’étoffes… Elle a l’inspection sur les sacrifices (c’est-à-dire sur les repas) ; elle apporte le vin, les sucs extraits, les paniers et les vases de terre. Pour les cérémonies des rites, elle aide à placer les objets qui sont offerts. »

Dès l’ancienne dynastie des Tcheou, qui commence environ 1200 ans avant l’ère vulgaire, on voit déjà apparaître en germe le système des concours littéraires, qui