Page:Renan - Ma soeur Henriette, Calmann-Levy, 1895.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jolie maison, d’où l’on dominait Byblos et la mer. La douceur de mœurs des habitants, leurs attentions de tous les jours, l’affection qu’ils conçurent pour nous et en particulier pour elle la touchèrent profondément. Elle aimait à revenir à ce village, et nous en fîmes en quelque sorte notre centre d’action dans toute la région de Byblos. Le village de Sarba, près Djouni, où réside la bonne et honnête famille Khadra, bien connue de tous les Français qui ont voyagé en Orient, devint aussi pour elle un lieu favori. Cette délicieuse baie du Kesrouan, avec ses villages qui se touchent, ses couvents suspendus à chaque sommet, ses montagnes qui plongent dans la mer, ses flots si purs, la ravissait ; toutes les fois que nous y débouchions, en venant de Gébeil, par les rochers du Nord, c’était un hymne de joie qui s’échappait de son cœur. En général, elle s’attacha beaucoup aux Maronites. Sa visite