Page:Renan - Ma soeur Henriette, Calmann-Levy, 1895.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Mon inexpérience de la vie, et surtout l’ignorance où j’étais des profondes différences qu’il y a entre le cœur de l’homme et celui de la femme, m’amenèrent à lui demander un sacrifice qui eût été au-dessus des forces de toute autre qu’elle. Le sentiment que j’avais de mes devoirs envers une telle amie était trop profond pour qu’il pût me venir à l’esprit de changer sans son aveu quelque chose à notre état. Mais ce fut elle-même qui prit