quitter la tâche qu’elle s’était imposée. Elle prenait part à la rédaction de journaux d’éducation, surtout à celui que dirigeait son amie, mademoiselle Ulliac-Trémadeure. Elle ne signait jamais de son nom et il était impossible qu’avec sa grande modestie elle arrivât en un tel genre à conquérir autre chose que l’estime d’un petit nombre. Le goût détestable qui préside en France à la composition des ouvrages destinés à l’éducation des femmes ne lui laissait d’ailleurs espérer ni grandes satisfactions, ni grands succès. C’était surtout pour obliger son amie, vieille et infirme, qu’elle faisait ces travaux. Les écrits où on la trouvait tout entière étaient ses lettres. Elle les écrivait dans la perfection. Ses notes de voyage étaient excellentes aussi. Je m’étais fié à elle pour raconter la partie non scientifique de notre voyage d’Orient ; hélas ! toute la conscience de ce côté de mon entreprise,
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