Page:Renan - Ma soeur Henriette, Calmann-Levy, 1895.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

culte catholique, les vastes constructions que la ville possédait en refirent un centre ecclésiastique, une ville de couvents et d’établissements religieux. La vie bourgeoise s’y est peu développée. Les rues, sauf une ou deux, sont de longues allées désertes, formées par des hauts murs de couvents, ou par d’anciennes maisons canoniales, entourées de jardins. Un air général de distinction perce partout, et donne à cette pauvre ville morte un charme que n’ont pas les villes de bourgeoisie, plus vivantes et plus riches, qui se sont développées dans le reste du pays.

La cathédrale surtout, très bel édifice du xive siècle, avec ses nefs élevées, ses étonnantes hardiesses d’architecture, son joli clocher, prodigieusement élancé, sa vieille tour romane, reste d’un édifice plus ancien, semblait faite exprès pour nourrir de hautes pensées. Le soir, on la laissait ouverte fort tard aux