funeste, c’est que je fus frappé à mon tour. J’étais parvenu à la fin de ma mission sans maladie grave. Par une fatalité dont le souvenir me poursuivra toute ma vie comme un cauchemar, le seul moment où j’allais me manquer à moi-même était celui où j’aurais eu à veiller sur son agonie.
J’eus besoin, le jeudi matin, de descendre à la rade de Gébeil pour conférer avec le commandant. En remontant à Amschit, je sentis que le soleil, répercuté par les rochers brûlants qui forment la colline, me saisissait. L’après-midi, j’eus un violent accès de fièvre, accompagné de fortes douleurs névralgiques. C’était au fond le même mal que celui qui tuait ma pauvre sœur. Le médecin du Caton, tout habile qu’il était, ne sut pas le reconnaître. Ces fièvres pernicieuses se présentent en Syrie avec des caractères que les médecins qui ont résidé dans le pays peuvent seuls discerner. Le sul-