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moins en jugèrent ceux qui m’entendirent. Mon ancien professeur d’hébreu, lequel est demeuré pour moi un excellent ami, m’a demandé ces notes et les a trouvées si bien faites qu’il m’a fortement engagé à les publier ; j’avoue que je n’y aurais pas songé de sitôt ; mais il a combattu mes objections par des propositions si avantageuses, qu’en vérité j’ai dû céder, au moins pour le moment. Et d’abord, il se chargerait de faire accepter comme sien propre l’ouvrage à son éditeur (car il est auteur lui-même), bien qu’il demeure en tout ma propriété. De plus, et c’est ici le point capital, se trouvant chargé de la direction des études hébraïques dans les séminaires qui dépendent de la compagnie de Saint Sulpice, il me promet de le faire adopter comme ouvrage classique pour l’enseignement de l’hébreu dans toutes ces maisons, et, en effet, il n’existe actuellement aucun ouvrage qui satisfasse pleinement sur ce point aux besoins de l’enseignement. Tu comprends combien cette dernière clause est capitale ; j’avoue qu’elle m’a ébloui et que je n’ai plus trouvé de termes pour refuser. D’ailleurs, chère amie, j’ai sur ce sujet