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cité dans ce genre des faits effrayants. M. Rendu déclarait donc, que, si je ne pouvais ou ne voulais me procurer un certificat d’études domestiques, ce que j’avais de plus court à faire, était de me faire inscrire dans un collège pour deux années, et de me hâter de le faire, afin que celle-ci pût compter. Quelle infamie, chère Henriette ! Quelle absurdité de rendre un jeune homme responsable du lieu où la fatalité l’a placé, sans tenir compte de ce qu’il a pu faire pour lutter contre elle. Enfin, chère amie, il ne s’agit pas de raisonner ; nous avons affaire à des faits malheureusement trop réels. Que faire donc ? Le certificat d’études domestiques me répugnait d’abord outre mesure, surtout par la position difficile où je mettais notre Alain : tu sais en effet qu’il faut que ce certificat soit légalisé par le maire de la commune. Et puis cette démarche me paraissait peu droite et vraie. Des personnes d’une probité très exacte ont cherché à lever mes scrupules sur ce point. Il est de fait que tout le monde sait fort bien à quoi s’en tenir sur ces certificats, et s’il y a mensonge [sic], il n’est que dans