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Je n’ai donc aucune crainte, chère amie, que ces fonctions m’enlèvent le temps qui m’est actuellement si nécessaire. Du reste, je le répète, nulle surveillance, nulle part à tout ce qui se fait dans la maison, ce dont je ne suis pas fâché ; car, il faut l’avouer, cette pension est sur un pied fort médiocre. Les élèves sont d’une extrême faiblesse, le maître de pension n’est rien moins qu’un homme supérieur. Mais tout cela m’importe assez peu, je ne suis pas chargé de leur donner de l’esprit. Le matériel de la vie, qui est presque le seul à considérer pour moi, puisque c’est le seul par lequel je ferai partie de la maison, y est du reste fort honnête. Je t’avoue que quand je songe qu’aux mêmes conditions pécuniaires, on me demandait, chez M. Pataud, quatre et quelquefois six heures de surveillance par jour, et avec cela de coucher au dortoir, de n’avoir pas de chambre à moi, je ne puis regarder ce que je viens d’accepter que comme fort avantageux, et mademoiselle Ulliac en porte le même jugement. Du reste, je laisse à l’avenir à décider la question.

Quand nos affaires, chère amie, s’aplanis-