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mère, et plusieurs membres de l’université que j’ai consultés. Mais, je te le répète, je réserve tout cela pour la prochaine, où je traiterai la question dans toute son étendue.

Et notre pauvre mère ! Ah ! ma chère amie, voici le point désolant, et où je n’entrevois pas de remède. Je m’applaudissais surtout pour elle de mon entrée à Stanislas ; que va-t-elle dire, quand elle saura que j’en suis sorti ? Néanmoins, le séjour que j’y aurai l’ait aura bien contribué à lui adoucir le passage. Voici comme je compte lui arranger la chose. J’attendrai à lui en parler que je sois reçu bachelier ; alors, je lui ferai entendre que ce qui a suffi pour le baccalauréat ne suffit pas pour la licence, qu’il faut, pour celle-ci, des études spéciales, qu’il est même requis d’avoir assisté pendant un an aux cours de la Sorbonne, etc., et que tout cela ne peut se faire commodément à Stanislas ; toutes choses qui sont vraies dans une certaine limite. Je saurai ensuite colorer convenablement ma nouvelle situation ; mais, au nom du ciel ! laisse-moi toujours marcher en avant, et crains de dire un mot qui soit plus avancé que ne le