Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’étais arrêté, prendre encore Saint-Sulpice pour mon but d’arrivée. Je t’avoue franchement que je croyais encore en être réduit pour longtemps aux demi-mesures, et je ne pensais pas qu’un événement imprévu allait hâter malgré moi mes pas un peu lents. A mon arrivée à Saint-Sulpice, on m’apprend que je ne fais plus partie du séminaire, que M. Affre m’a choisi avec quelques autres pour commencer cette maison d’études, dont je te parlais en ma dernière lettre, et qu’il va, à ce qu’il paraît, décidément réaliser. On m’intime en même temps l’ordre d’aller dans la journée lui rendre visite et lui porter réponse. Juge de mon embarras. Il redouble encore, quand, quelques heures après, on m’apprend que l’Archevêque est au séminaire et demande à me voir. Ma conscience me faisait un devoir de refuser, mais il m’était impossible d’exposer la vraie raison de mon refus, laquelle, présentée isolément et sans aucune connaissance préalable de mon caractère, eût été fort mal reçue. Ainsi du moins en jugèrent ceux à qui j’en parlai et qui se chargèrent avec bonté d’être mes entremetteurs auprès de l’Ar-