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Mais j’avoue qu’elles me semblent assez difficiles à réunir, et c’est pour cela que ce voyage me paraît encore fort problématique.

Il n’en est point de même du projet en vertu duquel je consacrerais l’année qui va suivre à prendre mes grades dans l’université. Depuis longtemps je le nourrissais dans mon esprit, et maman elle-même m’en parla, avant que tu nous en eusses fait aucune communication. C’est une chose arrêtée. Le seul point qui puisse souffrir difficulté, c’est le mode de son exécution. Celui que tu me proposes, chère Henriette, et d’après lequel je m’établirais dans Paris comme un étudiant libre, tout en me prouvant jusqu’où peut aller ta générosité pour moi, souffre, il faut l’avouer, de graves difficultés, lesquelles ont tout d’abord alarmé notre bonne mère. Je n’y aurai recours qu’à la dernière extrémité, et après avoir essayé tous les autres. Quels peuvent être ceux-ci ? Je ne puis encore, chère amie, te le dire d’une manière positive : ce ne sera qu’après un séjour de quelque temps à Paris, et après en avoir conféré avec toutes mes connaissances, que je pourrai avoir là-dessus des données pré-