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témoigné une estime honorable ; je suis certaine qu’il me rendra ce service avec toute la délicatesse que nous pourrions désirer. Voici ce que mademoiselle Ulliac me répond à ce sujet : « Avant d’avoir su ce que vous me demandez pour monsieur votre frère, j’avais pensé de suite à le recommander à M. Julien ; ainsi c’est une chose convenue. Oui, l’étude des langues orientales est peu commune. Je vous promets, sans avancer rien de trop, que M. Julien s’intéressera vivement à votre frère ; je vous promets aussi d’intéresser à lui, lorsque la grande affaire sera décidée, M. Victor Mauvais, astronome-adjoint à l’Observatoire et ancien élève du séminaire ; M. Mathieu, beau-frère de M. Arago, et M. Regnauld, professeur de physique au Collège de France. Votre frère est travailleur ; il prend l’étude au sérieux ; ces messieurs le prendront, lui, en grande considération, et il fera son chemin dans le monde. Lorsque ses liens seront rompus, je le verrai avec beaucoup de plaisir, et alors bien des choses se trouveront simplifiées. »

Tu le vois, mon Ernest, dans ce monde,