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n’ai eu l’idée de te présenter cet emploi comme une carrière, mais toujours comme une place temporaire. Tu as su le comprendre, cher Ernest, tu as senti que ton bien est en tout mon premier but, mon premier besoin : oh ! que je t’en remercie ! — Mes amis de Vienne, auxquels je n’ai eu qu’un mot à dire pour être assurée de leur concours, sont, comme moi, persuadés que leurs démarches mettront certainement à notre disposition ce que je t’ai proposé. Il s’agira seulement d’attendre peut-être quelques mois. Les grands seigneurs d’Allemagne passent tout l’été dans leurs terres et ne reviennent à la ville que vers la fin de l’année ; c’est donc à cette époque seulement et dans les mois qui suivront que les recherches pourront devenir fructueuses. — Mais ce retard même, loin de nous être préjudiciable, te rendra possibles, mon bon ami, des démarches et des études que je regarde comme essentielles en ce moment, quelles que puissent être tes résolutions ultérieures. J’ai toujours désiré vivement, et je crois te l’avoir dit plusieurs fois, te voir en mesure de prendre tes grades universitaires, chose qui est géné-