pensée de la mort me poursuit toujours ; je ne sais pas ce qui fait cela : heureusement qu’elle ne m’attriste pas beaucoup. Je commence à envisager la vie avec plus de fermeté, quoique l’incertitude m’accable. Il est si pénible de marcher les yeux bandés, sans savoir où l’on val ! Il y a des moments où je regrette le peu de liberté, qui a été laissé à l’homme pour influer sur sa vie : je voudrais que sa destinée eût été ou tout à fait fatale, ou entièrement dépendante de lui, au lieu que maintenant il est assez fort pour y résister, et pas assez fort pour diriger ; et cette ombre de liberté n’aboutit qu’à le rendre malheureux. — Puis je me console, et je pense que Dieu fait bien ce qu’il fait. — Adieu, ma bonne et chère Henriette ; ton amitié me console et me soutient dans ces pénibles moments. Oh ! quand pourrons-nous à loisir nous dire toutes nos pensées ? Tu connais la sincérité et la tendresse de mon affection.
Notre mère est très bien : elle paraît fort contente. — Je lui avais parlé durant les