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lement établi), pour prendre leur premier engagement. En un mot toutes les difficultés qui m’avaient occupé se sont de nouveau présentées en foule à mon esprit : tes conseils, mes propres réflexions, tout contribuait à augmenter mon anxiété. Je dois, il est vrai, à la vérité de dire que l’idée de faire un pas en arrière de la carrière sacerdotale ne s’est pas présentée à moi : je n’ai jamais envisagé la question que comme un délai, et mon directeur m’a engagé à ne pas l’envisager autrement. Mais je n’ai pu lui cacher que ce délai était devenu presque un besoin pour moi. Enfin les nouvelles considérations que je lui ai présentées l’ont emporté sur son premier avis, et il m’a déclaré que puisqu’il n’y avait aucun inconvénient à attendre, et qu’il pouvait y en avoir à précipiter dans ma disposition actuelle, il consentait au délai que je lui demandais. « Mais toujours, ajouta-t-il, séparez la question qui nous occupe de celle de votre vocation à l’état ecclésiastique : elles sont entièrement et absolument distinctes, et vous savez ma décision sur la seconde. »

Voilà, ma bonne Henriette, le simple récit