Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À l’âme pure
de ma sœur Henriette
morte à Byblos, le 24 septembre 1861.

Te souviens-tu, du sein de Dieu où tu reposes, de ces longues journées de Ghazir, où, seul avec toi, j’écrivais ces pages inspirées par les lieux que nous venions de parcourir ? Silencieuse à côté de moi, tu relisais chaque feuille et la recopiais sitôt écrite, pendant que la mer, les villages, les ravins, les montagnes se déroulaient à nos pieds. Quand l’accablante lumière avait fait place à l’innombrable armée des étoiles, tes questions fines et délicates, tes doutes discrets, me