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blir à quelques lieues de là, dans la Batanée, province qui relevait d’Hérode Agrippa II[1] mais tombait de plus en plus sous la souveraineté directe des Romains. Ce pays était alors très-prospère ; il se couvrait de villes et de monuments ; la domination des Hérodes y avait été bienfaisante, et y avait fondé cette civilisation brillante qui dura depuis le premier siècle de notre ère jusqu’à l’islam[2]. La ville choisie de préférence par les disciples et les parents de Jésus fut Kokaba, voisine d’Astaroth-Carnaïm[3], un peu au delà d’Adraa[4], et très-près des confins du royaume des Nabatéens[5]. Kokaba n’était qu’à

  1. Jos., Ant., XX, vii, 1.
  2. Voir Waddington, Inscr. grecques de Syrie, nos 2112, 2135, 2211, 2303, 2329, 2364, 2365, surtout le no 2329. Cf. les Apôtres, p. 188.
  3. Aujourd’hui Tell Aschtéreh.
  4. Aujourd’hui Deraat.
  5. Κωκάϐα, Χωχάϐα, Κωχάϐα. Jules Africain, dans Eusèbe, H. E., I, vii, 14 ; Eusèbe, Onomast., au mot Χωϐά ; Épiphane, hær. xviii, 1 ; xix, 1-2 ; xxix, 7 ; xxx, 2, 18 ; xl, 1 ; liii, 1. Les passages d’Épiphane, qui avait voyagé dans ces contrées, fixent le site de Kokaba avec beaucoup de précision, et rectifient les inexactitudes de Jules Africain et d’Eusèbe. C’est bien à tort qu’on a supposé qu’il s’agissait ici de Kokab, à quatre lieues au sud-ouest de Damas. Épiph., xxx, 2, 18 ; xl, 1, s’y opposent ; d’ailleurs, cette localité ne faisait pas partie de la Batanée. Encore moins faut-il songer aux nombreux villages du nom de Kokab situés à l’ouest de l’Antiliban et du Jourdain, et au Khoba de Gen., xiv, 15. Kruse (Commentare zu Seetzen’s Reisen, p. 13, 23, 36, 37, 139, 140 ;