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Beth-éloah (maison de Dieu)[1]. L’auteur la conçoit exactement sur le modèle de Béther. Elle est assise à l’ouverture d’un ouadi[2], sur une montagne au pied de laquelle coule une fontaine indispensable à la population[3], les citernes de la ville haute étant peu considérables. Holopherne assiège Beth-éloah qui est bientôt réduite par la soif aux dernières extrémités. Mais le caractère de la Providence divine est de choisir pour faire les plus grandes choses les êtres les plus faibles. Une veuve, une zélote, Judith (la Juive) se lève et prie ; elle sort et se présente à Holopherne comme une dévote rigide qui n’a pu supporter les manquements à la Loi dont elle était témoin dans la ville. Elle va lui indiquer un moyen sûr pour vaincre les Juifs. Ils meurent de faim et de soif, ce qui les entraîne à manquer aux

  1. En grec Βετυλούα ou Βαιτυλούα, par iotacisme, pour Βαιτηλώα. Le nom du village de Βετομεσθαΐμ (iv, 6), parallèle à Beth-éloah, paraît aussi symbolique et ne semble pas désigner une localité géographique. Parmi les nombreux systèmes imaginés pour donner de la réalité à cette topographie fantastique, un seul système, celui de Schultz, a quelque plausibilité. Bétylua, dans ce système, serait Beit-Ilfah, au nord des monts Gelboé (Zeitschrift der d. m. G., III, 1849, p. 48-49, 58-59 ; Ritter, Erdk., XV, p. 423 et suiv. ; cf. van De Velde, Memoir to accompany the map of the Holy land, p. 229) ; encore ce système ne résiste-t-il pas aux objections.
  2. Judith, x, 10 ; xii, 7. Voir ci-dessus p. 26-27, note 2.
  3. Ibid, v, 1 ; vi, 11 ; vii, 3, 10 et suiv. Cf. xii, 7 ; xv, 3.