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routes importantes qui joignaient Jérusalem au Nord et à la mer. Une acropole dominait le village, bâti près d’une belle source, et formait une sorte de fortification naturelle ; un plateau inférieur servait d’assise à la ville basse. Après la catastrophe de l’an 70, une masse considérable de fugitifs s’y donna rendez-vous. Il s’établit des synagogues, un sanhédrin, des écoles[1]. Béther devint bien vite une ville sainte, une sorte d’équivalent de Sion. La colline escarpée se couvrit de maisons, qui, s’épaulant à d’anciens travaux dans le roc et à la disposition naturelle de la colline[2], formèrent une espèce de citadelle que l’on compléta avec des assises de gros blocs. La situation écartée de Béther permet d’admettre que les Romains ne se soient pas préoccupés de ces travaux ; peut-être d’ailleurs une partie était-elle antérieure au siège de Titus[3]. Appuyée par les grandes communautés juives de Lydda, de Iabné, Béther devint ainsi une assez grande ville[4]

  1. Talm. de Jér., Taanith, iv, 8 ; Talm. de Bab., Sanhédrin, 17 b ; Jellinek, Beth ham-midrasch, IV, p. 146.
  2. Cf. Robinson, III, p. 266 ; Guérin, II, p. 386, 387.
  3. Les grands travaux d’excavation et de terrassement ne se firent qu’au moment du soulèvement, en 132, Dion Cassius, LXIX, 12.
  4. Talm. de Jér., Taanith, iv, 8 ; Midrasch Eka, ii, 2 (énormes exagérations). Cf. saint Jérôme, sur Zacharie, viii, 19.