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nom de Marie. Quoi qu’il en soit de ce dernier point, nous avons déjà deux cousins-germains de Jésus s’appelant Jacques et José[1]. Nous trouvons de plus un Siméon, fils de Clopas, qu’Hégésippe et tous ceux qui nous ont transmis les souvenirs de la primitive Église de Jérusalem présentent comme le second évêque de Jérusalem, et comme ayant été martyrisé sous Trajan[2]. Enfin, on a des traces d’un quatrième Cléopide dans ce Juda, fils de Jacques, qui paraît avoir succédé à Siméon, fils de Clopas, dans le siège de Jérusalem[3]. La famille de Clopas paraissant avoir détenu d’une façon presque héréditaire le gouvernement de l’Église de Jérusalem de Titus à Adrien, il n’y a rien de trop hardi à supposer que le Jacques, père de ce Juda, était Jacques le mineur, fils de Marie Cléophas.

Nous avons ainsi trois fils de Clopas s’appelant Jacques, José, Siméon, exactement comme les frères de Jésus mentionnés par les synoptiques, sans parler d’un petit-fils hypothétique pour lequel se serait renouvelée la même identité de nom. Deux sœurs portant le même nom, c’était déjà une forte singularité. Que dire du cas où ces deux sœurs auraient eu trois fils au moins portant le même nom ? Aucun critique n’admettra la possibilité d’une pareille coïncidence. Il faut évidemment chercher une solution pour se débarrasser de cette anomalie.

Les docteurs orthodoxes, depuis saint Jérôme, croient lever la difficulté en supposant que les quatre personnages énu-

  1. Sur l’identité des noms José et Joseph, voir Miss. de Phén., p. 767-768, 770, 856, 871.
  2. Voir ci-dessus, p. 495 et suiv.
  3. Constitut. apost., VII, 46. Voir ci-dessus, p. 466, 467.