tieuses qui agitaient la nation. Un grand nombre de juifs se convertissaient et continuaient d’observer strictement les prescriptions de la Loi. Aussi les chefs de ladite église étaient-ils pris parmi les chrétiens circoncis, et toute l’Église, pour ne pas blesser les rigoristes, s’astreignait à suivre les règles mosaïques. La liste de ces évêques de la circoncision est pleine d’incertitudes. Le plus connu paraît avoir été un nommé Justus[1]. La controverse entre les convertis et ceux qui persistaient dans le mosaïsme pur était vive, mais n’avait pas l’acrimonie qu’elle eut après Bar-Coziba. Un certain Juda ben Nakousa surtout paraît y avoir joué un rôle brillant[2]. Les chrétiens s’efforçaient de prouver que la Bible n’excluait pas la divinité de Jésus-Christ. Ils incidentaient sur le mot élohim, sur le pluriel employé par Dieu dans quelques circonstances (par exemple, dans Genèse, i, 26), sur la répétition des différents noms de Dieu, etc.[3]. Les Juifs n’avaient pas de peine à montrer que les tendances de la secte nouvelle étaient en contradic-
- ↑ Eusèbe, H. E., iii, 35 ; IV, 5, 6 ; V, 12 ; Chron., à l’an 10 de Traj. ; Demonstr. evang., III, 5 (p. 424 d) ; Épiph., hær. lxvi, 20 ; Sulpice Sévère, II, 31. Cf. Tillemont, Mém., II, p. 189 et suiv, ; Acta SS. maii, t. III, init.
- ↑ Midrasch sur Koh., i, 8.
- ↑ Bereschith rabba, viii ; Debarim rabba, ii ; Talm. de Jér., Bekoth, 12 d ; Tanhouma, 47 a.