d’eux. On les forcera d’assister à ce spectacle, avant de les mener au supplice. Les justes verront des merveilles ; le monde invisible se révélera pour eux, les temps cachés se découvriront. Plus de vieillesse ; égaux des anges, semblables à des étoiles, ils pourront se métamorphoser en la forme qu’ils voudront ; ils iront de beauté en beauté, de gloire en gloire ; toute l’étendue du paradis leur sera ouverte ; ils contempleront la majesté des animaux mystiques qui sont sous le trône[1] ; toutes les milices d’anges attendent leur arrivée. Les premiers entrés recevront les derniers ; les derniers reconnaîtront ceux qu’ils savaient les avoir précédés[2].
Ces rêves sont traversés par des retours d’un bon sens assez lucide. Plus que pseudo-Esdras, pseudo-Baruch a pitié de l’homme et proteste contre les rigueurs d’une théologie sans entrailles. L’homme n’a pas dit à son père : « Engendre-moi, » pas plus qu’il ne dit au scheol : « Ouvre-toi pour me recevoir[3]. » L’individu n’est responsable que de lui-même ; chacun de nous est Adam pour son âme[4]. Mais le