phètes pour menteurs. Pseudo-Esdras, vingt ans auparavant, s’arrêtait au reproche tendre d’une âme pieuse qui se croit oubliée de son Dieu ; maintenant il s’agit de tout tuer, d’anéantir les païens, pour qu’il ne soit pas dit que Dieu a manqué à sa parole envers Jacob. Tout grand fanatisme, poussé à la ruine de ses espérances, aboutit à la rage et devient un danger pour la raison de l’humanité.
La diminution matérielle du judaïsme, par suite de cette inepte campagne, fut très-considérable. Le nombre de ceux qui périrent fut énorme[1]. À partir de ce moment, la juiverie de Cyrène et celle d’Égypte disparaissent à peu près[2]. Cette puissante communauté d’Alexandrie, qui avait été un élément essentiel de la vie de l’Orient, n’a plus d’importance. La grande synagogue du Diapleuston[3], qui passait aux yeux des juifs pour la merveille du monde, fut détruite[4]. Le quartier juif, situé près du Lochias, devint un champ de ruines et de tombeaux.
- ↑ Eusèbe, Orose, l. c.
- ↑ Appien, Bell. civ., II, 90.
- ↑ Talm. de Jér., Sukka, v, 1 ; Talm. de Bab., Sukka, 51 b.
- ↑ Talm. de Jér., Sukka, v, 1. Cf. Mechilta sur Ex., xiv, 13 ; Talm. de Bab., Sukka, 51 b ; Ialkout, I, 115, 253 ; Grætz, Gesch. der Juden, IV, 460, note 1, 2e édit. ; Derenbourg, Palest., p. 410-412.