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l’Égypte, ils se répandirent, en pillant et en égorgeant, jusqu’en Thébaïde. Ils cherchaient surtout à s’emparer des fonctionnaires qui essayaient de gagner les villes de la côte, Alexandrie, Péluse. Appien, le futur historien, jeune alors, qui exerçait dans Alexandrie, sa patrie, des fonctions municipales, faillit être pris par ces furieux. La basse Égypte était inondée de sang. Les païens fugitifs se voyaient poursuivis comme des bêtes fauves ; les déserts du côté de l’isthme de Suez étaient remplis de gens qui se cachaient et tâchaient de s’entendre avec les Arabes pour échapper à la mort[1].

La position de Trajan en Babylonie devenait de plus en plus critique. Les Arabes nomades, qui entraient fort avant dans l’intervalle des deux fleuves, lui causaient de sérieux embarras. L’imprenable place de Hatra[2], habitée par une tribu guerrière, l’arrêta tout à fait. Le pays environnant est désert, malsain, sans bois ni eau, désolé par les moustiques, exposé à d’épouvantables troubles atmosphériques. Trajan commit, sans doute par point

  1. Appien, Arabica, fragment découvert par M. Miller.
  2. Aujourd’hui El-Hadhr, à un peu plus de vingt lieues au sud de Mossoul. Cf. Dion Cassius, LXVIII, 31 : LXXIV, 11 ; LXXV, 10-12 ; LXXX, 3 ; Hérodien, III ; Ammien Marcellin, XXV, 8 ; Ritter, Erdk., X, p. 125 et suiv., 129 et suiv. ; XI, p. 466 et suiv.