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horreurs sans nom se passaient en Cyrénaïque. La fureur juive atteignait des excès qu’on n’avait pas vus jusque-là. La tête partait de nouveau à ce pauvre peuple. Soit que l’on eût déjà en Afrique le pressentiment des retours de fortune qui allaient atteindre Trajan, soit que ces juiveries de Cyrène, les plus fanatiques de toutes[1], se fussent imaginé, sur la foi de quelque prophète, que le jour de colère contre les païens était arrivé, et qu’il était temps de préluder aux exterminations messianiques, tous les juifs se mirent en branle, comme pris d’un accès démoniaque[2]. C’était

    Chron., années 17e, 18e et 19e de Trajan, 1re et 4e (ou 5e) d’Adrien ; Orose, VII, 12 ; Spartien, Adrien, 5 ; Appien, Bell. civ., II, 90, et fragment des Arabica découvert par M. Miller, Revue arch., 1869, p. 101-110 ; Ann. de l’Assoc. des études grecques, 1869, p. 124 et suiv. ; Fragm. hist. græc., V, 1re part., add., p. lxv ; passages talmudiques sur le polemos schel Quitos et le iom Traïanos ci-après, p.514, et Talm. de Jér., Sukka, v, 1 ; Barhebræus, Chron. arabe, p. 120, texte arabe ; Chron. syr., p. 56, texte syr. Eusèbe (Hist. eccl., IV, ii, 1, 2 ; Chron., à l’année 17, 18 et 19 de Trajan) étend la guerre sur les années 115, 116, 117 (voir l’édit. de Schœne). Mais Dion Cassius et Paul Orose ne mènent pas à cette idée. Les circonstances du récit d’Appien (fragment Miller) excluent la saison de l’inondation ; elles semblent se rapporter à la fin de 116 ou au commencement de 117.

  1. Cf. l’Antechrist, p. 538, 539.
  2. Ὥσπερ ὑπὸ πνεύματος δεινοῦ τινος καὶ στασιώδους ἀναῤῥιπισθέντες (Eusèbe) ; incredibili motu sub uno tempore, quasi rabie efferati (Orose).