Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/542

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas avoir eu de compagnons de voyage[1] ; peut-être Zosime et Rufus étaient-ils des personnes connues dans le cercle des Églises de Grèce et d’Asie, et recommandables par leur haut dévouement à l’Église du Christ.

Vers le même temps, put souffrir un autre martyr, auquel son titre de chef de l’Église de Jérusalem et sa parenté avec Jésus donnèrent beaucoup de notoriété, je veux dire Siméon, fils (ou plutôt arrière-petit-fils) de Clopas. L’opinion, arrêtée chez les chrétiens et probablement acceptée autour d’eux, d’après laquelle Jésus avait été de la race de David, attribuait ce titre à tous ses consanguins. Or, dans l’état d’effervescence où était la Palestine, un tel titre ne pouvait être porté sans péril. Déjà, sous Domitien, nous avons vu l’autorité romaine concevoir des appréhensions à propos de la prétention avouée par les fils de Jude. Sous Trajan, la même inquiétude se fait jour. Les descendants de Clopas, qui présidaient à l’Église de Jérusalem, étaient gens trop modestes pour se vanter beaucoup d’une descendance que les non-chrétiens leur eussent peut-être contestée ; mais ils ne pouvaient la celer aux affiliés

  1. L’allusion, Polyc., 1, ne se rapporte pas à Ignace. Voir l’Introduction, en tête de ce volume.