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tifs à des décisions antérieures, qui furent recueillis à Iabné et soumis à une révision lors de la destitution de Rabbi Gamaliel le jeune[1]. Vers le même temps, Rabbi Éliézer ben Jacob composait de souvenir la description du sanctuaire qui fait le fond du traité Middoth[2]. Siméon de Mispa, à une époque plus ancienne encore, paraît l’auteur de la première rédaction du traité Ioma relatif à la fête du grand Pardon, et peut-être du traité Tamid[3].

L’opposition entre ces tendances et celles du christianisme naissant était celle du feu et de l’eau. Les chrétiens se détachaient de plus en plus de la Loi ; les juifs s’y cramponnaient avec frénésie. Une vive antipathie paraît avoir existé chez les chrétiens contre l’esprit subtil, sans charité, qui chaque jour tendait à prévaloir dans les synagogues. Jésus déjà, cinquante ans auparavant, avait choisi cet esprit pour point de mire de ses traits les plus acérés. Depuis, les casuistes n’avaient fait que s’enfoncer de plus en plus dans leurs vaines arguties. Les malheurs de la nation n’avaient rien changé à leur caractère. Disputeurs, vaniteux, ja-

  1. Cf. Talm. de Bab., Berakoth, 28 a.
  2. Talm. de Bab., Ioma, 16 a ; Derenbourg, la Palestine d’après les Thalmuds, p. 374.
  3. Mischna, Péah, ii, 6 ; Talm. de Jér., Ioma, ii, 1 ; Talm. de Bab., Ioma, 14 b ; Derenbourg, op. cit., p. 375.