Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/515

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XXI.


TRAJAN PERSÉCUTEUR. — LETTRE DE PLINE.


À une foule d’égards, cette force était bienfaisante. Il n’y avait plus de patries, par conséquent plus de guerres. Avec les réformes qu’on pouvait se promettre des politiques excellents qui étaient aux affaires, le but de l’humanité semblait atteint. Nous avons montré précédemment[1] comment cette espèce d’âge d’or des libéraux, ce gouvernement des hommes les plus sages et les plus honnêtes fut pour les chrétiens un régime dur, pire en un sens que celui de Néron et de Domitien. Des hommes d’État froids, corrects, modérés, ne connaissant que la loi, l’appliquant même avec indulgence, ne pouvaient manquer d’être des persécuteurs ; car la loi était persécutrice ; elle ne permettait pas ce que l’Église de

  1. Voir ci-dessus, p. 391 et suiv.