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bale. Les esséniens n’étaient pas morts[1] ; sous le nom d’esséens, d’ossènes, d’osséens[2], ils se distinguaient à peine des nazaréens ou ébionites, et continuaient leur ascétisme particulier, leurs abstinences, avec d’autant plus d’ardeur que la destruction du temple avait supprimé le ritualisme de la Thora. Les galiléens de Juda le Gaulonite existaient, ce semble, comme Église à part[3]. On ne sait guère ce qu’étaient les masbothéens[4], encore moins ce qu’étaient les génistes, les méristes[5] et quelques autres hérétiques obscurs[6].

Les samaritains se divisaient de leur côté en

  1. Pline, Hist. nat., V, 73. Josèphe, après la guerre, parle des esséniens comme encore existants.
  2. Hégésippe, dans Eus., IV, xxii, 6 ; Constit. apost., VI, 6 ; Philosoph., IX, 18, 27 ; Épiph., hær. xix, xxx, liii, et Resp. ad Acac. et Paul., sub fin. Je suppose que, dans Justin, Dial., 80, au lieu de ΕΛΛΗΝΙΑΝΩΝ, il faut lire ΕΣΣΗΝΙΑΝΩΝ ou ΕΣΣΗΝΩΝ. Cf. Sacy, Chrest. arabe, I, p. 345-347.
  3. Hégésippe, dans Eus., H. E., VI, xxii, 6 ; saint Justin, Dial. cum Tryph., 80 ; Indiculus de hæresibus, attribué à saint Jérôme, dans Œhler, Corp. hæres., I, p. 283.
  4. Hégésippe, dans Eus., H. E., IV, xxii, 5, 6 ; Constit. apost., VI, 6 ; l’Indiculus et Isidore, dans Œhler, I, p. 283, 303.
  5. Saint Justin, Dial., 80 ; Indiculus, Œhler, I, p. 283. Je suppose que le mot (μερισταί répond à mînîm, οἱ ἀπὸ μέρους, en opposition avec les vrais juifs, οἱ ἀπὸ γένους (γενισταί). Voir cependant Isidore de Sév., Etym., VIII, iv, 8.
  6. Saint Justin, l. c. ; Théodoret, Hæret. fab., I, 1 ; Indiculus, l. c. ; saint Isidore, Orig., VIII, 4.